LA DENT D'OR

HISTOIRE DES ORACLES

Fontenelle

1687





Introduction :

      Fontenelle précurseur de VOLTAIRE, de la lutte des philosophes contre les préjugés religieux. Fontenelle neveu de l’auteur tragique CORNEILLE, il débute au Mercure Galant. Mais Fontenelle, mondain, bel esprit, honnête homme, un peu touche a tout à été élu secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en 1697 et est devenu un philosophe et un savant, du moins un des plus habile vulgarisateur des progrès des sciences à son époque. Fontenelle s’affirme comme un ardent partisan de DESCARTES et défini l’esprit scientifique notamment dans son ouvrage L’origine des fables 1684 où il explique par l’ignorance des 1ers hommes, la croyance au surnaturel.
      Fontenelle poursuit la dénonciation de superstition en visant aussi le christianisme lorsqu’il rédige L’Histoire des oracles en 1687. Inspiré d’un traité en latin d’un auteur hollandais VAN DALE L’Histoire des oracles s’attache à discréditer les oracles, les miracles et à semer le doute à propos du surnaturel. La censure a bien compris que Fontenelle s’en prend à la religion et pas simplement au paganisme (croyance païenne) en racontant l’anecdote démonstrative de la dent d’or, que nous allons étudier.


Lecture du texte

Annonce de l'analyse linéaire

      Ce texte se compose de 3 parties qui s’enchaînent rigoureusement. Il est donc préférable de l’étudier de façon linéaire. Il se compose d’une entrée en matière qui énonce une méthode scientifique l. 1 à 3. Un 2nd paragraphe l. 4 à 5 annonçant une méthode démonstrative. L’essentiel du texte est occupé par un récit anecdotique qui occupe les lignes 6 à 17. Le dernier paragraphe constitue un élargissement philosophique de la conclusion à tirer de l’anecdote.


Analyse linéaire :

Premier paragraphe :
  • cherche à obtenir l’adhésion du lecteur dans la recherche du vrai : emploi 3 fois du " nous "
  • l’emploi du verbe a l’impératif " assurons nous "
  • le choix du futur => rapport d’une expérience

Fontenelle expose la méthode expérimentale de ses priorités qui relève du bon sens et de la prudence

  • Fontenelle bon pédagogue, inscrit des objections à cette méthode " il est vrai …est bien lente "

Fontenelle montre adroitement que le pire danger est le ridicule

- répète la même idée plusieurs fois => méthode fiable et qui évite le ridicule.

  • la précipitation et la volonté de faire vite fait paraître le ridicule
  • Fontenelle scientifique car il connaît la méthode et mondain car il explique aux nobles comment éviter le ridicule.


Second paragraphe :

Fontenelle prend soin d’annoncer son anecdote qui a pour but d’authentifier celle ci et de donner envie de la lire au lecteur.

  • carte de la vraisemblance : présente son anecdote comme historique "  si plaisamment " ; "  à la fin du siècle passé " ; " quelque savant d’Allemagne ".
  • " quelque " souligne que l’erreur est courante chez les hommes et que même les savant (ceux qui devraient faire le moins d’erreur) en font eux aussi.

Troisième paragraphe :

A) la précision

écrit dans le but de parodier un écrit scientifique car Fontenelle parodie les scientifiques. Ce récit apparaît comme des faits rapportés : statut oral.

  • " en 1593, le bruit courut que, " souci de précision (parodie de la description scientifique). la date s’oppose à " le bruit courut " + lourdeur de la principale " les dents… " la précision ne portent pas sur les éléments indispensables à la compréhension. La lourde tournure " il lui en était venue d’or " explique le phénomène de façon neutre
  • abondance des repères temporels : " 1593 " ; " 1595 " ; " en la même année " ; " deux ans après " ; " aussitôt "
  • abondance des noms de scientifiques " Rullandus " => donne une caution scientifique au fait évoqué.

B) les explications pseudo-scientifiques

  • L’emploi du " H " aspiré -> effet comique
  • Hortius au lieu de vérifier son histoire se met a écrire sur une rumeur 2 ans après => attitude peu scientifique et rigoureuse
  • Caractère contradictoire " en partie miraculeuse , en partie naturelle "
  • Fontenelle avertis son lecteur que ce qui va suivre est ridicule " prétendit " (c’est un modalisateur)
  • Fontenelle se moque d’une machine qui tourne à vide. répétition de la même démarche , parallélisme de construction
  • l. 12 à 15 : " ping-pong " des propositions qui décrivent la polémique , on souligne le ridicule
  • l. 12 à; 15 rivalité entre les adversaires mais sans jamais de justification " on ne manqua " , " en écrit l’histoire "
  • " sentiment " l14 -> chose inadmissible pour un scientifique
  • " belle et docte " -> ironie car pas de fondement
  • " un autre grand homme " : caractérisation laudative en contradiction avec " ramasse " péjoratif => ironie dans la contradiction. " ramasse " aucun effort personnel pas scientifique

Fontenelle s’en prend au pseudo-scientifique pour leur compilation

  • présent d’énonciation pour interpeller le lecteur
  • présent de narration car les scientifiques ne prennent pas le temps de réfléchir pour leur réputation
  • " aussitôt " confirme la rapidité de la publication : sans réfléchir => pas scientifique
  • " mais on commença….orfèvre " l. 17 et l’anecdote en général montre de façon ironique que les savants ne pouvaient que se tromper car ils ne suivent pas le conseil de la ligne 1 " assurons nous bien du fait , avant que de nous inquiéter de la cause "
  • " il ne manquait autre chose " ironie car il manque l’essentiel
  • l. 10 : " figurez vous " -> intervention direct de Fontenelle

Fontenelle cherche à faire partager au lecteur l’absurdité de l’application pseudo-scientifique par l’exclamation

  • l. 15,16 et 17 sont des phrases courtes et fluides qui ménage l’effet de surprise et fait ressortir l’ironie de Fontenelle ; pour les démarches évoquées.
  • " on " de généralisation qui rappelle au lecteur que c’est pareil pour tt les hommes et même peut être pour lui => faiblesse et rapidité excessive du raisonnement humain
Jeu avec le lecteur typique de la mondialité


Quatrième paragraphe :

  • Généralisation du dernier paragraphe qui constitue la morale pour une fable -> genre ancien. Fontenelle abandonne l’ironie et le familiarité. Maintenant il est sérieux et électoral pour dénoncer clairement les dangers qu’il vient d’illustrer, dangers de toutes sortes de matières

Il met en garde sur la généralisation

  • " nous " car il évoque les erreurs de ts les hommes=> faiblesse de l’esprit humain (l 19,20 ;21)
  • " ignorance " nos erreurs de raisonnables sont pardonnables
  • l. 19 et 20 : Jeu sur les négations, souligne l’idée que ts les hommes auront tjs quelque chose à apprendre sur le monde, et que l’erreur de raisonnement peut être évitée.

Fontenelle fait parti des hommes des lumières et dit qu’ils doivent améliorer leur raisonnement comme tous les hommes

 

Conclusion :

      Ce texte nous présente une anecdote démonstrative contée très plaisamment à la manière de Voltaire : notion de rationalisme, leçon de méthode pour mieux raisonner. Attitude philosophique à tout lecteur en insistant sur les faiblesses de la raison humaine. Fontenelle invite le lecteur a l’humilité et à se perfectionner sans cesse…
      Ce texte tient son efficacité de sa progression, de son ironie, de la parodie scientifique.



  1ère proposition - La Dent d'or 





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Merci à Audrey qui m'a envoyé cette fiche...