Biographie de Montesquieu


MONTESQUIEU Charles Louis de Secondat, baron de La Brède
(18 janvier 1689-10 février 1755) Moraliste, philosophe

Montesquieu


     Paradoxalement, les deux ouvrages qui valent sa gloire à Montesquieu sont l’un et l’autre « anonymes » : Les Lettres persanes paraissent en 1721, sans que soit mentionné le moindre nom d’auteur. Quant à L’Esprit des Lois qu’édite, à Genève, l’éditeur Barrillot, en 1748, il paraît sans nom d’auteur encre et sans même la date. Reste que ces œuvres d’un homme qui a pour parrain un mendiant, parce que son père veut qu’il se souvienne toujours que les pauvres sont ses frères, reste que cet homme, qui est reçu conseiller au Parlement de Bordeaux le 24 février 1714, qui a publié des Mémoires sur l’écho comme sur les maladies des glandes rénales ou sur la transparence des corps, change fondamentalement le regard que le siècle porte sur lui-même, sur son temps, sur la civilisation. Les Orientaux imaginaires des Lettres persanes mettent en pratique un regard qui commence d’être celui de la sociologie. Quant à L’Esprit des lois, que le libraire réédite à vingt-deux reprises, en à peine un an, il devient le livre de chevet du roi de Prusse, Frédéric II, la justification pour Catherine II de Russie de sa politique autocrate ; le président américain Jefferson l’annote et Marat en fait l’éloge. Vingt ans de rencontres, des années de voyage, de Naples à Augsbourg, de Cologne à La Haye, de Venise à Londres, lui ont permis d’élaborer le traité qui établit que le despotisme repose sur la crainte, la monarchie sur l’honneur, et la République sur la vertu ; ce traité préconise encore la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Cette exigence est inscrite dans La Constitution des Etats-Unis d’Amérique. Les textes qui ont tenté d’établir une monarchie constitutionnelle en France s’en inspirent. Quel pressentiment a poussé le roi Louis XV à refuser à Montesquieu son agrément, lorsqu’il a été élu à l’Académie française ?


Montesquieu
Buste de Montesquieu (Vers 1770)
Jean-Claude-François-Joseph ROSSET, dit ROSSET père (Saint-Claude, 1706 - 1786)






A cette époque vivaient :

SAINT-SIMON, Louis de Rouvroy, duc de (1675-1755)
Ecrivain, il est l’auteur de Mémoires célèbres;il y raconte les mille incidents de la vie à la Cour et y fait le portrait des grands personnages de son temps. Son style est imagéet puissant, mais la sûretéde son jugement est parfois gâtée par ses préventions nobiliaires.

MARIVAUX, Pierre Carlet de Chamblain (1688-1763?)
Ecrivain, auteur de parodies, rédacteur de journaux, il est ruinépar la banqueroute de Law et se consacre au théâtre. Il trouve, pour étudier les sentiments amoureux, une forme spirituelle un peu précieuse qui reçoit le nom de « marivaudage » :Arlequin poli par l’amour (1720) , La Surprise de l’amour (1722)... Le « marivaudage »exprime, à travers l’aspiration au bonheur, l’ambiguïtédes rapports amoureux.

LA CHAUSSEE, Pierre Claude Nivelle (1692-1754)
Auteur dramatique de l’Académie française, il est le créateur de la « comédie larmoyante »:Le Préjugéà la mode, Mélanide.

GEOFFRIN, Marie-Thérèse Rodet, Madame (1699-1777)
Riche bourgeoise, elle tient un salon, à partir de 1749, très fréquentépar les philosophes, et subventionne la publication de l’Encyclopédie.


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