ROUSSEAU Jean-Jacques
(28 juin 1712-2 juillet 1778) Ecrivain, philosophe
La mère de Jean-Jacques Rousseau meurt en le mettant
au monde, à Genève. C’est son père, insouciant, vagabond
et fantasque, qui l’élève. Jusqu’au 21 mars 1728, date
de sa rencontre avec Mme de Warens, sa vie n’est que velléité entre
la géométrie, l’horlogerie, un emploi de greffier, un vague
apprentissage chez un graveur. A l’hospice des catéchumènes
de Turin où Mme de Warens l'envoie, il abjure le protestantisme. Jean-Jacques
Rousseau s’enfuit. Vagabondage, retour

chez Mme de Warens. En 1741 il
est à Paris,
avec un système de notation musicale dont il veut croire qu’il
lui permettra de faire fortune. L’Académie le refuse, mais il rencontre
Marivaux,
Rameau,
Diderot. Il commence de composer des opéras-tragédies.
Secrétaire pendant un an et demi de M. de Montaigu, ambassadeur à Venise,
il l’est de Mme Dupin dans le temps où il commence à vivre
avec une lingère, Thérèse Vasseur. Il se met à écrire
pour Diderot les articles à propos de la musique pour l’
Encyclopédie.
Il participe à un concours proposé par l’Académie
de Dijon et le Discours sur les sciences et les arts lui permet en novembre
1750 d’emporter le prix et de se faire connaître. Son opéra
Le Devin du village est donnéavec succès devant la Cour.
En 1755, il publie
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi
les hommes, dénonciation des hiérarchies sociales, des injustices
de la société.
Voltaire l’attaque.
Lorsque paraît en 1758 sa
Lettre à d’Alembert sur les spectacles, ce sont
les philosophes qui se détournent de lui. Depuis plusieurs mois, il
a commencé un roman par lettres,
Julie ou la Nouvelle Héloïse.
Celui-ci connaît aussitôt le succès.
Mais, dès l’année
suivante, ce sont de nouvelles difficultés qu’il doit affronter.
A leurs sorties, en 1762,
Le Contrat social est saisi et le traité de
pédagogie qu’est
L’Emile est condamnéau feu ;
quant à Rousseau,
une prise de corps est décrétée. La solitude qui est la
sienne et les menaces qui pèsent sur lui l’obligent à l’errance.
Pour se justifier, il conçoit un livre,
Les
Confessions de Jean-Jacques Rousseau, contenant le détail des événements
de sa vie et de ses sentiments secrets dans toutes les situations où il
s’est trouvé. Certain d’être persécuté,
il continue d’errer. Après avoir prononcé un discours sur
la mort de Mme de Warens qui fait pleurer ceux qui l’entendent, en 1768,
après avoir, de retour à Paris au printemps 1770, fait des lectures,
des confessions, qui laissent indifférent, il reprend avec sa femme
Thérèse une vie chiche, vivant de son travail de copiste de musique.
Après avoir été renversé par une voiture, il commence
son dernier livre,
Les Rêveries du promeneur solitaire. C’est à Ermenonville
qu’il meurt, le 2 juillet 1778.
A cette époque vivaient :
VAUVENARGUES, Luc de Clapiers, marquis de (1715-1747). Ecrivain et moraliste,
il fait figure de précurseur. S’il admire Voltaire, dont il partage
les idées religieuses, il annonce Rousseau par son respect du passé et
par la prééminence du sentiment.
MALESHERBES, Chrétien Guillaume de Lamoignon de (1721-1794).
Magistrat, secrétaire de la Maison du roi, il améliore le régime
pénal et protège les philosophes. Pendant la révolution,
il est l’avocat de Louis XVI durant son procès.
BERNARDIN de SAINT-PIERRE, Jacques-Henri (1737-1814). Ecrivain, grand
voyageur, il est le disciple de Rousseau et le précurseur du romantisme :
Voyage à l’île de France (1773), Etudes de la nature (1784), Paul et Virginie (1787)